Qu'a-t-il bien pu se passer samedi 22 mai 2010, après la représentation de :« tout n'est pas jouet » ? en tout cas, le moins que l'on puisse dire est que les passions se sont déchaînées... Je vais essayer de relater les faits tels qu'ils ont été ressentis du côté des comédiens, mais aussi du côté du public avec les nombreux témoignages que nous avons eu après la représentation.
La pièce vient de se terminer. Après avoir salué le public à deux reprises, le rideau se ferme, le public continu à applaudir, c'est sûr dans quelques secondes (trois à cinq pour un rappel) il va se rouvrir, pour que nous puissions présenter les comédiens et afin que je puisse redire ce qui avait été dit vendredi dernier :
" Mesdames, Mlles, Messieurs bonsoir, merci de votre accueil. C'est une représentation un petit peu particulière pour moi, puisque c'est la dernière fois que je me présente à vous en tant que directeur artistique du théâtre Molière. Je n'aurais donc pas le plaisir d'assurer la programmation de la saison prochaine, c'est une mission qui vient de m'être retirée, et croyez bien que je le regrette. Je souhaite néanmoins bonne chance à mon successeur, dont vous avez pu apprécier les interventions en début de chaque spectacle. Je reste persuadé que vous serez fidèles aux spectacles de l'école régionale d'art dramatique, comme vous l'avez toujours été depuis 21 ans. Mes camarades s'associent à moi pour vous remercier de votre fidélité, et comme le disait Barbara, nous tenions à vous dire que notre plus belle histoire d'amour c'est vous ! Théâtralement votre bonsoir »
ce discours qui avait trouvé écho auprès de 600 personnes la veille et qui nous avait valu un standing-ovation, ne sera pas prononcé le samedi. Après 30 secondes, le rideau ne se rouvre pas et malgré les applaudissements des spectateurs, la salle s'allume, c'est terminé, les comédiens restent plantés derrière le rideau, atterrés, déçus, anéantis.
alors que quelques-uns d'entre nous descendent en salle pour avoir des explications, je décide de monter en loge afin de m'isoler, la déception est trop grande.
quelques minutes plus tard, Maxime monte dans ma loge et me demande de descendre afin de calmer le jeu. Une centaine de personnes attend encore. En rentrant en salle, les applaudissements fusent. Je décide alors de redire ce qui a été dit la veille.
Des spectateurs ulcérés viennent me trouver en me demandant pourquoi le rideau n'a pas été ouvert à nouveau. Impossible de leur répondre. Moi-même, je n'en connais pas la cause. Le directeur de l'espace Saint-Exupéry étant déjà parti, je décide d'aller voir le régisseur. Je lui demande des explications. Il me précise qu'il n'a jamais assuré de spectacles, c'est la première fois qu'il est aux commandes, et que selon lui, Aurore Fouchet notre régisseur, ne s'y serait pas prise suffisamment à l'avance pour lui demander de rouvrir les rideaux. la salle était déjà éclairée... Je demande la présence d'Aurore afin de les confronter. Mais chacun restera sur ses positions. Aurore Fouchet est notre régisseur depuis sept ans, je ne puis penser un seul instant qu'elle n'ait pas donné l'ordre de rouvrir les rideaux !...
Daniel Simonpieri, présent ce soir-là dans la salle, décide d'appeler la presse en direct afin de faire un article sur les événements...
on parle alors de censure...
Une chose est certaine, il y a eu de graves dysfonctionnements. Un régisseur qui pour la première fois tient une régie, ne doit pas prendre d'initiatives. Il est regrettable que dans sa précipitation, il n'ait pas tenu compte de l'expérience du notre, afin d'éviter cet incident.
la présence du directeur de l'espace Saint-Exupéry aurait été nécessaire afin d'élucider certains points. Nous aurions aimé que celui-ci puisse venir nous trouver, mieux, il est de son rôle et de sa fonction de calmer le jeu, même lorsqu'on se fait insulter par une salle. au lieu de cela, il a quitté les lieux, laissant le navire sans capitaine.
Il s'agit peut-être de coïncidences, mais en tout cas elles sont troublantes...
nous sommes déjà assez choqués, d'entendre le directeur de l'espace Saint-Exupéry avant chaque spectacle au micro, dire « ils » au lieu de comédiens, de citer le nom de la pièce mais jamais celle de l'auteur ! de nous interdire de filmer sur la passerelle comme nous le faisions depuis trois ans pour des raisons de sécurité, de nous obliger à jouer avec des micros qui nous déconcentrent et qui nous envoient une caisse de résonnance incroyable, alors que nous n'en avons pas besoin.
D'avoir un affichage qui se fait le lundi pour le vendredi, ou pas d'affiches du tout dans le cas des duellistes du rire !
malgré tout cela, le public est toujours au rendez-vous, les salles sont pleines, c'est peut-être la seule chose qui compte...