le fait de pouvoir proposer des spectacles, dans des conditions professionnelles, et répondant aux exigences d'un public semble de plus en plus chose acquise pour l'ensemble des élèves. La plupart d'entre eux vous, n'a même pas connu autre chose que le théâtre Molière. Nous avons la chance de nous produire dans des conditions extraordinaires.
Le label "erad" est, et doit être un label de qualité.
De nombreuses choses, et vous le savez, reposent sur la mise en scène, la conception d'une idée, ou la marque de fabrication.
Après 10 ans de succès de la nuit des jeunes talents, je n'ai pas hésité à arrêter ce concept, alors qu'il était en pleine ascension. Il vaut mieux tirer sa révérence en haut de l'affiche, plutôt que de lasser le public.
Les duellistes du rire ont bénéficié de cette vague du succès. Le concept est quelque peu différent, mais l'idée reste la même : proposer au public de découvrir un travail. Et ce n'est pas parce que vous n'êtes pas des professionnels, que la qualité ne doit pas être professionnelle !
Je suis particulièrement surpris de voir combien vous vous laissez porter, assister, dans cette entreprise qui devrait être une course contre la montre.
Le fait de savoir que nos spectacles ont toujours du succès, ne justifie pas la passivité. Cela implique un minimum de concentration et de participation.
Voire même de réflexion et d'anticipation.
J'ai déjà eu le déplaisir de voir que bon nombre d'entre vous ne prend même pas la peine de retenir ce que j'enseigne en cours. Il a fallu à certains trois séances pour répondrent à des questions de cours, en évidence apprises par peur d'une sanction, et non pour le plaisir de la formation.
"Mais c'est de la théorie" rétorqueront certains, elle est pourtant indissociable de la pratique...
Et preuve en est, dès le début de l'année, (et même avant), je vous ai expliqué que la création passe aussi par un passif et une anticipation. C'est le paradoxe du théâtre, et de l'Art en général.
Quelle lourdeur, que de voir certains d'entre vous qui ne prennent même pas la peine de retenir un ballet, qui préfèrent s'en remettre à la mémoire de leurs camarades.
l'heure n'est plus à la tiédeur !
Ceux qui ne se sont pas encore lâchés, doivent le faire.
Ceux qui n'ont pas encore compris que la théorie ne suffit pas à la pratique, (il est indispensable d'apporter une contribution personnelle) , doivent s'y mettre !
je souhaite, sincèrement une prise en charge personnelle de son travail. Et je rappelle à celles et ceux qui, en coulisse « se trouvent ridicules » avec tel accessoire, ou dans telle situation, qu'au théâtre on n'est jamais ridicule, mais qu'on se rend ridicule !
l'énergie que vous dépensez se mesure aussi en sueur, et je pense que de ce côté-là certains n'ont pas beaucoup transpiré !
Alors, au boulot ! Remontez les manches ! faites travailler votre mémoire ! Et votre sens de l'anticipation...
Se produire sur scène est un cadeau, et dans l'histoire de notre école, cela n'a pas toujours été ainsi. Il serait dommage, par le manque d'implication, que je prenne la décision de réserver à nouveau la scène aux cours supérieurs, en supprimant les duellistes du rire.
et comme je sais que mes paroles ne sont pas prises à la légère, je compte sur vous pour en mesurer toute la teneur, et rectifier le tir.
Par avance, merci.
Pierre Marie Dupré.